Capsule recherche 04 |
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Yvan Campbell |
septembre 2010 | |
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13e Congrès mondial sur la douleur
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Conclusion Plus de 6,700 personnes ont pu constater ce que je notais il y'a quelques jours : les modèles psychologiques sont à l'avant plan et servent de paradigmes de base pour la construction de modèles d'intervention pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes incapacitées par la douleur chronique. Aussi une grande victoire pour les tenants de l'exercice comme modalité de réadaptation en contexte de douleur chronique : dans une des conférences terminales du congrès, Maurits VanTulder conffirmait qu'un consensus existait quant à la recommandation de l'exercice dans les cas de maux de dos chroniques. (Cochrane reviews). L'utilité d'un programme d'exercices serait de d'abords être un agent de désensibilisation systématique à la kinésiophobie, pour ensuite être la solution au syndrome de déconditionnement physique que présentent plusieurs individus souffrant de douleurs chroniques.
Campbell, Y. (2010). Réadaptation en contexte de douleur chronique (REA2010a). Montréal ,Qc, Canada. septembre 2009.
31 août 2010 Deuxième journée de congrès. Le point fort de la journée, un symposium sur le syndrome de douleur régional complexe (anciennement l'algodystrophie réflexe). Pas de consensus encore sur la physiopathologie exacte de l'affection, encore moins sur le traitement. Le chercheur Terence Coderre de McGill a présenté un modèle prometteur : l'ischémie transitoire subit lors d'une blessure amène un train de phénomènes physiologiques qui endommage l'environnement vasculaire local et conduit aux phénomènes observés lors de la présentation de ce syndrome, incluent l'hyperalgie et l'allodynie. En rafale : Environ 6,000 cliniciens et chercheurs du monde entier assistent au congrès : Américains, suisses, australiens, indiens etc. Étrangement, je rencontre peu de gens du Québec.
30 août 2010 Début du congrès aujourd'hui, avec un spécial "catastrophisme" en matinée, avec trois chercheurs renommés en psychologie de la douleur : Mick Sullivan de McGill, Christopher Eccleston de l'Université Bath en Angleterre, et le F. Keefe de Duke University. Pour les néophytes en la matière, le catastrophisme est la tendance à interpréter d’une façon excessivement dramatique les sensations corporelles, incluant la douleur. Ce concept, mis de l'avant par le même Dr Sullivan est au centre de l'approche dite biopsychosocial en douleur chronique. Le concept est extrêmement solide, et selon de nombreuses investigations celui-ci est un des indicateurs les plus puissants de l'incapacité liée à la douleur. L'outil de mesure utilisé partout dans le monde est le Pain Catastrophizing Scale (PCS).
Le dr Micheal Sullivan Questionnaire PCS pour l'évaluation du catastrophisme, cliquez ici. Normes pour le questionnaire PCS, cliquez ici Un des problèmes en douleur chronique est l'abondance de modèles théoriques explicatifs pour très peu de proposition de modèles d'intervention. Le programme PGAP (programme de gestion de l'activité progressive) dessiné par Sullivan est certainement un bon exemple de l'application efficace d'avancées théoriques en clinique. Le programme comporte même une composante de réentraînement à l'effort. Malheureusement, celui-ci est à mon sens très faible. En effet, le module de remise en forme est composé d'un programme de marche et de plus la charge de départ est d'une durée de 15 minutes, quand on sait que beaucoup de gens incapacités par la douleur ne peuvent marcher plus de quelques minutes. Une conseil au docteur Sullivan : peut-être engager un ou une étudiante en kinésiologie pour améliorer cet aspect de PGAP ! L'après midi De plus, une des conférences de l'après midi mettait en scène l'australien Paul Hodges. Les expériences de son laboratoire démontrent que la douleur amène des changements significatifs au niveau du recrutement musculaire et dans la représentation du corps au niveau du cortex somato-sensoriel. Ces changements, adaptatifs et utliles à court terme, pourraient être néfastes à long terme. Selon Hodges, il est possible de renverser ces changements par l'entraînement. Par contre, celui-ci doit être varié et les essais cliniques de ce professeur de Brisbane en Australie prouvent que la marche seule est inefficace. Le programme doit inclure un réentraînement neuromusculaire (musculation et exercices de proprioception).
Le dr Paul W Hodges En rafale : En douleur les pharmas sont plus que présentes ! L'exposition est composé à 90 % de compagnies pharmaceutiques. Très lucratif le marché de la douleur ... Le sommeil fragmentée augmente la douleur (hyperalgie). Par contre, même si l'on réussi à rétablir le sommeil chez les gens souffrant de douleurs chroniques, la douleur n'est pas améliorée ... selon les dr Nicole Tang, Micheal Smith et Gilles Lavigne.
Demain : une journée "pathophysiologie de la douleur" !
27 août 2010 Le 13e congrès mondial sur la douleur présenté par l'Association Internationale pour l'étude de la douleur débute dans 2 jours. J'aurai le plaisir de participer aux 4 jours de ce congrès, "en mission" pour l'équipe de conférenciers résidents de notre programme de certification. De je me propose de partager avec vous les scoops que je pourrai dénicher. La recherche sur la douleur a été particulièrement fructueuse au cours des 20 dernières années, et ce, à cause des avancées technologiques et des progrès des neurosciences. Plus particulièrement au niveau de la douleur chronique, la psychologie a fait avancer le domaine en même temps que la recherche et la clinique ont accepté définitivement le modèle biopsychosocial comme étant le plus efficace pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes aux prises avec ce fléau. Ce modèle nous invite a reconnaître l’importance des facteurs psychosociaux dans la genèse de la douleur et de l’incapacité et ceci implique un changement de paradigme majeur: après un certain temps, ce n'est plus la lésion qui cause la douleur et l'incapacité, mais bien les conséquences de cette lésion. L'activité physique L’utilisation de l’activité physique comme modalité de réadaptation en contexte de douleur chronique est largement répandue et est maintenant soutenue par la littérature scientifique contemporaine (Rainville, 2004, Liddle, 2004). L’utilisation de protocoles d’exercices réduit la douleur et l’incapacité, quoique les mécanismes d’action et le type d’entraînement idéal restent encore inconnus.
Le modèle "peur-évitement" de Vlaeyen
(1995) nous permet de comprendre comment l'exercice est utilisé d'abord
comme instrument de désensibilisation systématique à la kinésiophobie et
ensuite comme moyen de palier l'intolérance à l'effort résultant de la
sédentarisation progressive (figure 1).
Figure 1 : Le modèle "peur-évitement" expliquant l'incapacité liée à la douleur (Vlaeyen, 1995).
Le modèle de Vlaeyen est grandement utilisé comme modèle explicatif en Amérique du nord et en Europe. Reste à voir si les chercheurs ont des nouveautés à nous proposer cette année ! Premier rapport hebdomadaire : lundi en fin d'après midi !!
Correspondance: Yvan Campbell Téléphone : 514-754-3475 Courriel : yvanc@yvanc.com
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